Intervention journée d’études

Mise en mots/ mise en signes de l’expérience dansée

Journée d’études à l’Université de Nice du 23 au 24 mars 2018

Les réflexions menées lors de cette journée d’étude permettent de questionner
l’importance de l’explicitation des savoirs du corps dans la recherche en
danse, moment indispensable à la définition d’une histoire des gestes, des
techniques corporelles et des processus de transmission, trop souvent délaissée
au profit de l’analyse des faits chorégraphiques, historiques et sociaux » - Federica Fratagnoli et Marina Nordera

Intervention de Johanna Henritius pendant les journées d’études”Mise en mots/ mise en signes de l’expérience dansée” à l’Université de Nice Côte d’azur mars 2018

Savoir
incarné : un éclairage nouveau sur l’expérience énergétique

Restitution de l’intervention par doctorante Celine Gauthier 

Johanna nous a présenté quelques points d’analyse de sa
recherche, ici autour du travail de la chorégraphe Margarita Nagel et de son
utilisation des pratiques énergétiques. Elle rappelle en préambule qu’elle-même
est danseuse et intègre dans son travail le yoga et le Qi gong, afin
d’approcher ce que serait l’essence d’une expérience. Elle s’interroge
sur le choix de la méthodologie par laquelle elle pourra obtenir un point de
vue davantage objectif sur son propre vécu : elle s’inspire pour cela du
travail de doctorat d’Anne Cazemajou, Le travail de yoga en cours
de danse contemporaine. Analyse anthropologique de l’expérience corporelle
,
(Clermont-Ferrand, 2010) et de l’article de Jeanne Favret-Saada,
« Être affecté » (in Gradhiva,
1990, n° 8, p. 3-10).

Depuis 2016 elle considère être entrée dans une étape de
travail qu’elle qualifie de « post-terrain » et qui consiste en
l’analyse des diverses sources collectées – vidéos, journal de terrain et
bibliographie- afin de les faire dialoguer et de tenter de produire une
définition claire de la notion d’énergie, toujours à partir du point de
vue de l’expérience du danseur : ce qu’elle nomme
l’ « expérience énergétique ». 

Elle mêle à cette première piste de travail l’analyse des
entretiens d’explicitation et d’auto-explicitation qu’elle a menés en vue d’approfondir
sa compréhension des imaginaires et des sensorialités qui émergent par la
danse. La description lui apparaît ainsi comme très utile dans le processus de
théorisation, dans la perspective d’une méthodologie inspirée de la
phénoménologie. Elle rappelle aussi avoir été l’assistante de Margarita Nagel
sur la réalisation d’un film par cette dernière, ce qui fut pour elle une autre
expérience de terrain lors de laquelle elle a pu observer en détail les
différentes manières de représenter l’énergie par un travail vidéo.

L’un des problèmes qu’elle a cependant rencontré est la
faible quantité de sources scientifiques disponibles pour étudier la notion de « énergie» ou de
« forces intérieures » dans la danse : en effet ces savoirs semblent
circuler principalement hors du contexte universitaire et de manière
privilégiée dans les communautés artistiques. Cet écueil méthodologique
représente donc un défi pour elle, et elle se réfère pour cela aux travaux de
Jacques Gaillard sur le développement des communautés scientifiques des pays
émergents.

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